C’était un dimanche après midi, j’assurais la garde depuis le vendredi soir et je commençais à ne plus penser très droit. Un temps que les jeunes de moins de 30 ans ne connaissent pas, et tant mieux pour eux.
Les urgences annoncent un jeune type avec une maladie pas compliquée, le bonheur, presque rien à faire et ça va rouler tout seul. Il va suffire de l’examiner rapide – le diagnostic est déjà fait -, de prescrire idem – c’est tout standardisé cette maladie là-, et de repasser voir plus tard s’il est effectivement soulagé de cette grande et insoutenable douleur.
J’accepte donc de le recevoir dans le service sans autre forme de négociation, et l’on me prévient qu’il arrivera sur ses jambes, compte tenu du bordel bazar ambiant.
Peu de temps après je croise un grand et (très très) beau mec dans le couloir, je le regarde interrogative et il me dit qu’il vient des urgences. Je l’accompagne à sa chambre et lui dit sur un ton pas du tout plaisantant « Déshabillez vous, couchez vous, j’arrive ». Et puis je ferme la porte. Je crois que c’est la chambre où j’ai eu le plus de mal à retourner, ayant réalisé ce que je venais de dire.
Quand j’ai enfin trouvé la force de rouvrir la porte, rouge jusqu’aux oreilles, le grand monsieur était sous les draps, draps remontés jusqu’aux yeux. D’emblée je veux m’excuser, mais pas m’enferrer non plus, pas si simple, peut être que finalement il n’a pas vraiment entendu ce que je n’ai évidemment pas voulu lui dire etc …
C’est lui qui démine, avec un grand sourire. « Vous la faites souvent celle là ? » Et puis, quand il n’a plus eu mal, on en a bien rigolé !!
La prochaine fois … non, il n’y a pas de prochaine fois dans ces histoires !!
(Et pardon pour l’avoir déjà un peu racontée ailleurs).
Eric
mars 23, 2011
Hé hé hé 😉
Un peu dans la même veine : un de mes amis quand il était jeune interne en gynéco (encore un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître…) recevait une dame en compagnie de son mandarin de patron pour une première consultation. L’infirmière (genre moustachue 40 ans d’AP-HP) demande à la dame de se déshabiller pour l’interrogatoire. O tempora, o mores.
La dame s’exécute, à l’exception de sa culotte qu’elle garde. Et commence à répondre aux questions du mandarin. Soudain, l’infirmière la coupe et lui dit :
– Mais Madame, enlevez votre culotte quand vous parlez au Professeur !
Anna
mars 23, 2011
Cette phrase (celle d’Éric) aurait sa place dans un film porno sans problème, non ? J’ai bien ri, merci.
(Sinon, on m’a déjà demandé de me déshabiller avant de rentrer dans le cabinet du médecin du travail. Je ne l’ai pas fait, et mon regard furibard a dû dissuader l’infirmière de me râler dessus.)
Anne
mars 25, 2011
Ca valait la peine, j’ai autant ri la deuxième fois que la première !
toffee
avril 22, 2011
bonjour,
je viens de découvrir votre blog via celui de DrKpote via celui d’Elisabeth.
je ne suis pas du tout concerné par la situation mais le sujet m’intéresse.
je ne suis pas sure que le parallèle soit très juste, mais j’ai autant de mal à comprendre pourquoi tant de jeune fille tombent enceintes sans le vouloir et que tant de jeunes se retrouvent séropos de nos jours.
je suis née en 79 et j’ai connu les campagnes de pub pour le préservatif, j’ai vu à la télé les premiers sidactions et j’ai utilisé des capotes dès le départ … on savait ce qui se passait.
d’où vient se manque d’information, de peur … impression d’invincibilité peut être ?
je m’interroge …
merci pour votre blog … c’est très intéressant d’avoir la vision d’un médecin … cela vous rend, vous et vos confrères plus humains à mes yeux.